Dans son dernier livre, Le guerrier de porcelaine,  Mathias Malzieu renoue avec le récit de vie. Il nous offre le journal d’un enfant pendant la dernière année de la guerre, de 1944 à 1945. Orphelin, Mainou est reccueilli par sa grand-mère en Lorraine, alors occupée par l’Allemagne nazie. Il est obligé de se cacher parce qu’il est arrivé clandestinement dans sa famille composée de la grand-mère, d’une tante pétrie de religion, et d’un oncle qui seul joue d’humour pour aider le jeune garçon à se reconstruire. L’oncle lui répète sans arrêt que sa grande force est l’imagination. Mainou se sert de cette imagination pour tenir bon et il se sert aussi de son sens de l’observation pour raconter ses journées à sa mère disparue, dont il occupe la chambre d’enfance. C’est ce récit quotidien et permanent qu’il nous est donné de lire. Alors que les bombardements alliés s’intensifient, que la contre-offensive s’organise , Mainou vit entre jeux, écriture, amis insolites et nostalgie du passé. Mathias Malzieu reconnaît avoir beaucoup interprété l’histoire de son père, qui devient un prétexte pour évoquer le monde de l’enfance et de l’éternel enfant qu’il faut cultiver au fond de soi. Ce qui fait la force de ce livre, c’est le style de Mathias Malzieu, plein de découvertes, d’inventions, de jeux de mots, d’images, de raccourcis, une sorte de poésie du quotidien qui donne son aspect humoristique au livre sans le priver d’une grand part d’émotion