Un écrivain italien qui situe l’action de son roman à Londres a de quoi intriguer… Mais le lecteur sera encore plus surpris en apprenant ce qui tracasse essentiellement son héros, directeur d’un département de l’Office national de la statistique à Londres, promu à un poste plus important alors qu’il n’a jamais été aussi peu performant dans ses recherches : « Que penseriez-vous si je vous disais que je ne rencontre pas un seul problème depuis trois mois ?  Que ma vie, tout à fait normale, s’est transformée en une série de coups de chance pour le moins incroyable ? » Ces questions posées à son ancien prof de philo, il les réitérera à des amis, à un psychiatre loufoque qui le renvoie à une psychiatre plus intéressée à ce qui est mis sur la table d’un restaurant où il la rencontre. Son embarras se transforme en véritable angoisse à mesure que les événements heureux s’enchaînent et que les événements normalement malheureux se transforment à son avantage ! Alors un gourou lui suggère de trouver un quidam pris, lui, dans une suite de malheurs pour retrouver ainsi son équilibre, son « karma ». Evidemment cette quête ne fait que l’entraîner dans un machine infernale de hasards de plus en plus heureux ! Par exemple, il se retrouve devant un preneur d’otages dans un supermarché, s’interpose entre une jeune femme et le fou furieux qui pointe son arme sur notre héros, ne cède pas à sa persuasion trop sensée, tire… mais son fusil s’enraye ! Ce roman se présente comme un polar complètement déjanté en prenant le contrepied du genre et nous tient ainsi en haleine jusqu’à sa fin… Heureuse ou malheureuse ? Voilà la question.