Un magistrat encore en exercice dévoile dans ce roman, une machine infernale dont les rouages judiciaires ne sont qu’un élément. Grâce à une intrigue complexe et finement ficelée, il nous montre que la société fonctionne essentiellement sur des divisions. La première « division » fait déjà référence à ce qu’on appelle aujourd’hui la Ligue 1 : Mehdi Azzam, footballeur professionnel à la cote descendante, officie dans le club rémois qui, lui-même, se trouve en mauvaise passe… La deuxième « division » est entre l’époux, star internationale, et son épouse Jessica, réduite à s’occuper de leurs deux jumelles. Quand celle-ci déserte le foyer et l’accuse publiquement de violences conjugales, la machine judiciaire s’emmêle à la machine médiatique, prise elle-même dans les engrenages des réseaux sociaux. A partir d’un drame privé, apparaît une série de divisions qui fracturent la société contemporaine. Magistrats, avocats, journalistes, militantes féministes, militants communautaristes, ligues de bonnes mœurs, racistes invétérés, antiracistes… Autant de portraits « à la Simenon » bien brossés qui s’activent pour gagner de l’argent, se mettre en vedettes, dénoncer des situations ou servir une cause. Et ce, sans se soucier de la vérité ! L’importance du volume (500 pages) est à la mesure de l’importance des problèmes de société soulevés par une intrigue ingénieuse qui emporte le lecteur.