03 26 88 39 69

la-belle-image@wanadoo.fr

mardi – samedi : 10:00 – 13:00 et 14:30 – 19:00

46 rue chanzy, 51100 reims

Notre lecture

L’Echiquier

Suite à la pandémie de covid, l’auteur nous conte une dérive à la faveur d’avatars de situations mises en abyme ; la réclusion  forcée dans son appartement de Bruxelles, plus lâche que celle voulue par le personnage de La Salle de bain (son premier roman), le conduit à évoquer les angoisses de son enfance passée dans cette ville et ses problèmes de traduction de la nouvelle de Stefan Zweig où le personnage se retrouve reclus plus tragiquement. Ces contraintes spatiales et mentales trouvent une transcription sur un modèle perecquien, mais mené defaçon moins rigoureuse, en déplaçant ses souvenirs de jeunesse, ses rencontres d’écrivain, ses problèmes de traduction, ses travaux de relecture de son ouvrage à paraître ( Les Emotions ) et d’écriture sur 64 chapitres comme autant de cases de l’échiquier. Cet exercice sert-il à dépasser les échecs passés, à commencer par son premier roman au titre éponyme qui n’a jamais vu le jour ou les parties que remportaient toujours son père ? Dans ce journal autobiographique, on passe de la remarque la plus anodine : « Privilégier la douche au bain, serait-ce là un marqueur infaillible de l’imminence de l’approche de la vieillesse ? » à l’observation pleine de sagacité sur son écriture : «  Me souvenant d’une réflexion de Proust dans Le Temps retrouvéj’avais conscience que je n’étais pas le relecteur du livre que j’étais en train de lire, j’étais le relecteur de moi-même. » L’auteur, piqué au vif  par les reproches d’une jeune lectrice sur une absence d’histoire et de message dans Fuir (en lice pour le Goncourt des Lycéens), n’hésite pas à lui faire la leçon : « Je voudrais dissiper deux malentendus : 1) La littérature n’a pas vocation de raconter des histoires / 2) L’écrivain n’a pas à délivrer de message. »

 

 

Ce patchwork fait de récits sur un quotidien perturbé  et de réflexions théoriques et pratiques sur le travail de l’écriture n’a rien d’austère, il est coloré d’une fantaisie emprunte d’un humour tout en finesse et tout azimut qui ne l’épargne pas, sollicitant ainsi  la plus grande complicité des lecteurs conquis.