03 26 88 39 69

la-belle-image@wanadoo.fr

mardi – samedi : 10:00 – 13:00 et 14:30 – 19:00

46 rue chanzy, 51100 reims

Notre lecture

Hitchcock s’est trompé

L’étendue du champ de prospection de ce professeur de littérature et psychanalyste n’a pas de limite : après s’être frotté au mythe d’Œdipe et à la légende des Beatles dans ces deux derniers essais, le voilà qu’il s’en prend à un film connu du maître du suspens. Dans une première partie, il nous décrit par le menu le déroulement de cette histoire énigmatique et nous invite du même coup à (re)voir ce chef-d’œuvre (in)contesté ! Constat : faut-il croire avec ce photographe et son amie que leur voisin aurait tué et découpé son épouse sans être vu par, au moins, un des trente voisins  qui lui font face ? Les chapitres suivants se livrent à une véritable autopsie de différentes scènes : notre analyste-légiste écharpe l’effet d’identification avec les personnages pour révéler un  délire d’interprétation qui joue diversion sur un autre meurtre, cette fois-ci, véritable. Aux lecteurs d’apprécier la « magie » de cette démonstration dont le paradoxe et l’humour fascinent dangereusement… Quant à la perspicacité et à la maîtrise de Hitchcock sur ses films, l’ombre d’un doute subsiste si l’on se réfère à ses fameux entretiens avec Truffaut. Ne voir que le côté énigmatique de Fenêtre sur cour passe, selon eux, sur l’essentiel du film : « De l’autre côté de la cour, vous avez chaque genre de conduite humaine, un petit catalogue des comportements. » Le cinéaste français de renchérir : «  Et toutes ces histoires ont pour point commun l’amour. »

On pourra compléter cette investigation en lisant la nouvelle éponyme de William Irish, apparemment sans équivoque et la nouvelle version tournée en 1998 par Jeff Bleckner où est privilégié tout un appareillage de surveillance-vidéo sophistiqué.