Comme dans son ouvrage précédent (Une jolie fleur non loin de Tirana), l’auteur réveille un point d’histoire douloureux passé sous silence : ici, le massacre d’ouvriers italiens des salines à Aigues-Mortes en 1893, « premier pogrom de l’histoire contemporaine » en France. Florian, jeune étudiant en histoire a choisi d’en faire son sujet de thèse et revient dans la maison de son père au cœur de cette ville. Il y réveille les 11 fantômes de cette tragédie qui apparaissent avec d’autres protagonistes comme un chœur antique en alternance du récit ; celui-ci est tissé d’errances et de doutes croissants sur ce choix en même temps que son histoire familiale et sentimentale avec Julie ; elle entretient son amour des chevaux en dirigeant les Ecuries de l’Amandin. Sa passion naissante pour la boxe, en plus de cette rencontre amoureuse, va-t-elle mettre KO les vieux démons de Florian ? On retrouve la force et l’efficacité de l’écriture de l’auteur, pleine de retenue et subtilité pour répondre à la question de Julie quant à ses engagements : « Qu’est-ce que ça signifie se vaincre soi-même ? »