- Nasser Abu Srour
- date de publication : janvier 2025
- éditeur : Gallimard
- Littérature
« Rien ne m’intéressait dans cette cellule à part le mur. Celui-ci ne portait pas le deuil. Il aurait pu être à peu près blanc (…) » Sur cet écran de pierre, vont défiler les années d’un des plus anciens prisonniers palestiniens, condamné à perpétuité depuis 1993 après le meurtre d’un officier israélien pendant la première Intifada (1987-1993). Parmi les ouvrages de littérature de prison, celui-ci a pour originalité de mélanger les genres : mémoires, analyses politiques et historiques, roman de fiction, lettres et récit d’un amour impossible, poésie ou philosophie, le tout reposant sur les concepts “d’acceptation et de renoncement” énoncés par Kierkegaard. Ce titre Je suis ma liberté puise dans une ironie mordante pour retracer un parcours personnel sans issue, emblématique de tout un peuple opprimé et exilé sans omettre des contradictions intestines d’autant plus douloureuses : « Nous étions des dieux menteurs qui croyions à nos mensonges. » Cette diversité des genres, mêlés avec virtuosité, apparaîtra aux yeux des lecteurs comme un révélateur d’une singularité dans l’enfermement intérieur et la tourmente extérieure, mais aussi et surtout comme la révélation d’un authentique écrivain.