Au moment du Beaujolais nouveau, paraît, tous les ans, le nouveau Bayard qui relève le défi d’un paradoxe annoncé dans son intitulé. Il part ici du constat de fausses informations, délibérées ou non,  qui mènent à animer notre appétit de connaissances, à aiguiser notre esprit critique, à dicter notre conduite et à nourrir notre imagination à partir de fictions présentées comme authentiques, vraies, réelles parce que d’autant plus étonnantes… Les exemples sont pris dans des domaines littéraires (récits, lettres, journaux intimes, mémoires…) ou des sciences humaines (sociologie, psychologie, psychanalyse…). Voulez-vous savoir comment Chateaubriand, Saint-John Perse, Steinbeck ou Anaïs Nin réinventent leur vécu pour apporter aux lecteurs une vision exemplaire et encore plus vraie du monde ? Voulez-vous savoir comment Freud ou Hannah Arendt partent d’une fausse donnée, à savoir la chasteté de Léonard de Vinci et l’homme ordinaire que serait Eichmann pour arriver à des théories vraies : la sublimation et la banalité du Mal ? Si des « chicaneurs », comme  les appelle l’auteur, permettent de lever le voile sur bien des affabulations, des mystifications,  des falsifications, des mystifications, des supercheries, ils ne voient pas tous les enseignements positifs et bénéfiques  que l’on peut en tirer pour le bien commun autant que pour pour l’individu. Ce Bayard nouveau pèche peut-être par optimisme et euphorisme, mais doit, justement pour cette raison, être consommé sans modération  et non en vain comme le Beaujolais nouveau!