L’auteur continue avec brio sa saga poulagas et malfrats durant la période de l’occupation où figure son héros parfaitement antipathique, Léon Sadorski ; c’est un flic franchouillard, collabo notoire, nazi dans l’âme, parangon de la perversion, du sadisme, de la misogynie, prêt aux pires exactions pour parvenir à ses fins et sauver sa peau. Et pour parfaire ce portrait psychologique, il est doté d’un physique rebutant : « il traîne la patte, se sent vieux, sale et moche… », en plus il est borgne ! Au début de ce roman, en octobre 1944, ce cyclope, gauloise au bec, se présente tel qu’en lui-même dont l’éternité reste aléatoire, à la femme d’un ancien collègue alors qu’il est recherché mollement par des confrères peu reluisants, mais obstinément par les résistants communistes. D’entrée, le brûlot de l’intrigue va s’embraser à une vitesse folle et enflamme le lecteur : protégé par certains de ses paires, il va changer d’identité et sa mission est de traquer pire que lui : le docteur Petiot, dit Satan et surtout trouver son magot. L’auteur parvient à nous faire découvrir une sombre page de notre histoire de France à travers une intrigue étourdissante en déterrant quelques « charognes » que l’on croyait des reliques ! Sachant que ce cet ouvrage est présenté comme le premier tome de « la trilogie des damnés », on espère retrouver une suite où du pire sortira (des goûts) le meilleur !