On croit connaître le mythe d’Œdipe avec son inséparable complexe institué par Freud. Eh bien, notre vaillant Bayard s’emploie ici à battre en brèche ce boniment du commandeur qui a fait école. Son premier constat paraît d’un évidence qui confine à l’aveuglement – inconscient sans doute. Si Œdipe est bien responsable de la mort de son père Laïos et a épousé sa mère Jocaste, il a commis ce parricide et cet inceste nullement animé par une frustration quelconque puisque sans intention ni désir, mais tout simplement par ignorance. Fort du crédit de ce simple bon sens près de chez nous, le détective va disséquer la tragédie de Sophocle, la réécriture théâtrale de Voltaire, l’expertise du spécialiste René Girard et l’analyse structurale de Claude Lévi-Strauss qui faisait volontiers ses choux gras des salades freudiennes ! Comme c’est une affaire de famille, il va remonter à l’histoire des Labdacides et reconsidérer la fondation de Thèbes, cimentée par une haine  farouche et meurtrière, de génération en génération. Gageons que cette démonstration pleine de brio va sidérer et convaincre tous les lecteurs, y compris les aficionados de ce chevalier du paradoxe !