- auteur : Serge Joncour
- date de publication : 19 août 2020
- éditeur : Flammarion
- pour les plus grands
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme isolée du Lot, semble redouter l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre une autre fin du monde, celle de cette vie paysanne et agricole qui lui paraissait immuable enfant.
Entre l’homme et la nature, la relation ne cesse de se tendre. À qui la faute ?
Avec Nature humaine, dont l’action court de la grande canicule de l’été 76 à la puissante tempête de décembre 1999, Serge Joncour réussit à composer un roman aussi ample que fluide. Il y aborde avec une belle évidence, sans excessive dramatisation mais avec une conscience aiguë des déterminismes et de la fragilité des décisions humaines, les enjeux existentiels sont confrontés ses personnages.
De la difficile conciliation entre choix de vie et choix amoureux à la question de l’héritage qu’on assume ou dont on décide de s’affranchir, de la tension entre modernisation des campagnes et ravage de l’agriculture intensive à l’interrogation sur les transformations de la relation des hommes à leur environnement et à l’avènement des préoccupations écologiques, le roman de Serge Joncour déploie une large palette de problématiques contemporaines, sans jamais donner l’impression de se disperser.
Pour Alexandre, il s’agit de continuer à vivre du travail de la terre, sans courir à tout prix après la modernité mais en s’adaptant aux contraintes et aux facilités de son époque. Peut-on dater précisément le moment ou, dans le monde rural même, la relation des humains à la nature a perdu de son évidence ? Ici, pas de longs discours mais des personnages aux expériences suffisamment complexes pour nous interroger, comprendre et non plus juger.