Voilà un roman qui fait veiller tard tant on a envie de rester avec ses personnages. N’en déplaise au titre, c’est surtout dans le temps que le lecteur voyage : en 1949, la guerre d’Indochine. Et tout part d’un vêtement traditionnel, un ào dài, retrouvé sur la dépouille excavée d’une aïeule en temps gris de covid et de caveau familial trop étroit pour tout le monde.

Ce vêtement, conjugué à un carton de lettres, devient alors le prétexte cristallisant à faire revivre la grande Histoire dans celle, intime, d’un jeune couple fauché par la guerre. Ou inversement ? Car il y a de nombreux mystères : mais nous n’en dirons pas plus, car la narration, telle une broderie précieuse, est très délicate à cet égard…