Dans les années 1920, instituteur dans le petit village de Gnadenthal, vieille commune allemande sur les rives de la Volga, Jakob Bach rencontre une mystérieuse Klara pour lui donner des cours particuliers sans pouvoir la voir. Une idylle naît et se noue durant la période de dékoulakisation. Sa famille s’enfuit sauf Klara qui accouche d’une enfant, Anntche, avant de mourir et la laisser à Jakob. Retiré du tumulte révolutionnaire, « la ferme était comme un grand bateau au milieu de l’océan », il s’occupe de son éducation et écrit des contes qui se traduisent tragiquement dans la vie quotidienne… Au réalisme descriptif et documenté de cette communauté se mêle un récit sensuel, sentimental et fantaisiste qui glisse dans un fantastique étourdissant. Par exemple, une partie de billard entre « le guide des peuples » et le Führer ! ou encore, Anntche prise dans un ballet de faune et de flore au fond de l’eau qui nous rappelle les contes philosophiques, recueillis dans L’Enfant de la haute mer de Jules Supervielle. Voilà une écrivaine dans la lignée de Gogol et Boulgakov !