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Notre lecture

L’âme au diable t.1: littérature et autres curiosités

Qui veut compromettre son salut par une bonne action peut acheter cette « revue de littérature et autres curiosités ». Consultez ses feuilles d’un cabinet qui  sent l’éther et  le souffre ! Y grattent des plumes de haut vol venues de Bretagne et des Ardennes d’où le rédacteur en chef, tourné Briochin,  est originaire. Quelques (re)noms : Gisèle Bienne, Hervé Carn, Alain Dantinne, Dominique Pagnier… Ce bulletin de naissance s’avale comme faire-part en noir (une prouesse typographique !) pour souligner le caractère satanique de certaines nouvelles et saluer des défunts – illustre comme Max Jacob mort à Drancy avant son départ prévu pour Auschwitz (sort que Dominique Pagnier traduit par cette épitaphe : « Il savait que le Mal est nécessaire à l’édification des âmes pieuses et à leur sainteté… » ), illustre comme Fitzgerald  (Gisèle Bienne  nous invite à lire sa nouvelle La Fêlure qui commence ainsi : « Toute vie est bien sûr un processus de démolition… ») ou oublié comme Francis de Miomandre. L’iconographie ne fait pas de la figuration mais rythme la mise en page avec des reproductions impeccables  de photos, peintures, dessins de Cédric Novak, Karine Georgel, Daniel Casanave et consorts ! Comme dans tout passage en revue, chacun aura ses préférences pour le panache, le plumet, le plumeau et autres cas aux arts martiaux ou religieux ! Arrêtons-nous dans les chapelles qui « ont scandé (la) vie » d’Hervé Carn, marchons avec le poète Christophe Mahy dans le maquis breton, rendons-nous à la Faust-noz de Fanch Rebours… Vous trouverez « seize pactes, seize textes, seize signatures, notifie le metteur en œuvre Stéphane Balcerowiak. N’y cherchons pas de thématique ou d’unité, encore moins de symbolisme numéral : chacune, chacun des seize essayistes, nouvellistes, diaristes ou biographes requis par ce « carnet de damné », auxquels il convient d’ajouter quatre dessinateurs et quatre photographes, possède son pandémonium personnel, son Enfer propre. Enfer où l’âme doit parfois descendre et se perdre pour que la main retrouve la blancheur édénique » et que les empreintes des lecteurs y apposent leur sceau en tournant ces pages empoisonnées…