Ce roman comme les deux précédents qui forment une série à partir de supposées archives de la police bolchévique datant de 1919, conte, à la manière des enquêtes de Sherlock Holmes, un épisode autonome. On retrouve Samson, enquêteur de la milice, son épouse attentionnée, quelques collègues plus ou moins futés, l’escroc belge Jacobson, sorte de Moriarti, devenu agent de la Tchéka, guère complaisante à l’égard de notre détective ! L’énigme à résoudre est pour le moins extraordinaire : un soir, vingt-huit soldats de l’Armée rouge s’évaporent des bains municipaux, très populaires, en laissant leurs habits, des cadavres de vodka et autres alcools ainsi que des restes de caviar noir alors qu’ils étaient venus fêter l’anniversaire de l’un d’entre eux. A-t-on affaire à une désertion concertée, un massacre qui n’aurait laissé aucune trace, une manifestation surnaturelle ? Comme à son habitude, Samson va devoir composer avec une hostilité fourbe ou manifeste parmi des russes, des ukrainiens et des chinois de rencontre. A force d’observation, d’imagination et de complicité comme sa fameuse oreille coupée qu’il dissimule çà et là pour espionner collègues comme malfrats, Samson imagine un piège extravaguant et offre une solution dont la nocivité invitera à une analyse dans un nouvel épisode ! Lire cette facétie drolatique, c’est se mette dans l’état d’esprit de ces Ukrainiens qui ne renoncent pas à se distraire entre eux, à voir du théâtre ou à entendre des concerts malgré les déluges de feu déversés par les sbires du sinistre Poutine !