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Notre lecture

Question 7

Le titre se réfère à une brève nouvelle de Tchekhov qui questionne par l’absurde la conséquence de nos actes. Or, ici, l’auteur part d’un paradoxe : « La fiction n’est peut-être qu’un produit de l’imagination, mais le réel n’est souvent qu’une réaction enthousiaste à nos rêves et à nos cauchemars. » Ainsi, se souvenant d’avoir lu La Destruction libératrice de H.G. Wells, paru en 1912, le physicien Leo Szilard a l’idée, vingt ans après, d’une réaction nucléaire en chaîne et, terrifié par ses possibles applications, chercha à convaincre Roosevelt de l’urgence de concevoir une bombe atomique face à la montée du nazisme. La singularité de cette œuvre expose une réaction en chaîne entre un roman familial et un récit historique : le père de l’auteur, fait prisonnier par les Japonais, n’aurait-il pas sûrement péri dans le camp d’Ohama si Hiroshima et Nagasaki n’avaient pas été anéantis en août 1945 ? Ce questionnement est un exemple pris parmi d’autres où s’enchevêtrent ainsi l’extermination des aborigènes, un accident traumatisant de l’auteur, la course à l’armement nucléaire avec le projet Manhattan, sa jeunesse océanienne avec ses parents etc. Le lecteur se retrouve entraîné dans un maëlstrom étourdissant sans regretter peut-être de partager finalement cette remarque de l’auteur : « Il y a un temps pour oublier et un temps pour se souvenir, et puis ce temps lui-même devient un souvenir, et enfin, avec le temps, plus rien du tout. »