Le livre de la rentrée, Luc Chomarat, La manufacture de livres.On pourrait se demander si l’opportunité d’un tel titre, en cette période, n’est pas une exploitation romanesque simplement opportuniste… Pourquoi pas ? si l’on discerne une oblitération pleine de malice et d’ironie sur le petit monde de l’édition pour affranchir le lecteur. Soit, sous appellations contrôlées, le sieur Delafeuille des éditions Le Mirage chargé par sa directrice Eugénie de s’occuper du roman d’un fils de Murnau, une amie, afin d’en faire le « Numéro Uno. Le livre de la rentrée », fort de ce qu’« un bon texte est un texte qui se vend ». Pour soigner les médias et l’illusion des lecteurs, il serait arrivé par la poste. Ce texte, cousu de s.m.s.  sans queue ni tête, plein de fautes de grammaire et d’orthographe, offre un gage de nouveauté mais de parfaite nullité ! Parallèlement et alternativement à ses réunions de travail, on nous compte un week-end à la campagne que notre « héros » passe chez son ami Luc, écrivain renommé : « Les auteurs à succès se ressemblent tous, pensa-t-il, une jeune et jolie femme, de dix à quinze ans leur cadette (…) C’est parfois difficile de ne pas les détester. » Or, d’emblée, il tombe sous le charme de son épouse, Delphine, jusqu’à l’obsession. Se mêlent alors marivaudages et bavardages sur le dernier roman de son ami qui a abandonné la veine de pure fiction pour « un portrait de femme d’aujourd’hui, honnête, simple, frontal » en prenant pour modèle Delphine ! Petit à petit, l’éditeur découvre les facettes cachées de l’auteur. Bientôt réalité et fiction se bousculent d’autant plus que le romancier avait déjà abusé de l’identité de son hôte dans un de ses romans de gare. Personnes et personnages se mêlent en un imbroglio étourdissant jusqu’à un dénouement non moins étonnant.